Rénover un escalier
# ÉTAT DES LIEUX
Avant de commencer, il faut prendre en compte l’essence du bois. Cela nous permet d’adapter notre travail et d’imaginer le futur rendu. Mais surtout il faut vérifier si le bois a été vernis ou ciré. En effet la technique de décapage ne sera pas la même !
Mon escalier est en chêne, il s’agit d’un bois tannique. Élément à prendre en compte pour la peinture par la suite. Pour savoir s’il avait été ciré ou vernis j’ai tout d’abord utilisé ma ponceuse excentrique. Résultat : un abrasif encrassé ! Pas de doute, l’escalier est ciré ! La cire colle et s’accumule sur les disques abrasifs. Le vernis lui se transforme en poussière et n’adhère pas aux disques.
J’ai choisi de ne pas peindre les contre-marches. La façon dont est construit l’escalier, le fait de laisser les marches en bois et le reste en blanc lui donne un effet d’élévation comme s’il faisait partie du mur. En plus, le blanc reste quand même salissant, ce sont des parties de l’escaliers qui sont frottées quotidiennement donc inévitablement salies !
# LE DÉCAPAGE
Le décapage de l’intégralité de votre escalier (meuble ou menuiserie d’ailleurs) est obligatoire pour un beau rendu et une bonne tenue dans le temps. Oui, même si vous souhaitez le repeindre !
S’agissant d’une cire, j’ai teste la technique : bicarbonate de soude + vinaigre blanc. J’ai saupoudré mes marches de bicarbonate de soude puis j’ai pulvérisé mon vinaigre blanc dilué avec un peu d’eau directement sur les marches. La réaction chimique de ces deux agents provoque une mousse. Cette mousse va diluer la cire. Il faut laisser agir quelques minutes puis frotter avec une brosse métallique, paille de fer ou autre ustensile doux mais tout de même grattant.
Attention ! Pensez bien que cela va laisser du liquide sur vos marches donc pensez à protéger le dessous de votre escalier pour ne pas salir votre intérieur.
Cette technique n’a été possible que sur les marches, contre-marches, rampes et barreaux. Sur les surfaces moins planes comme les barreaux j’ai créé une pâte avec : bicarbonate + eau que j’ai pu appliquer au gant. Puis pulvérisation du vinaigre.
Après avoir déciré le plus de bois accessible, il faut tout de même réaliser une finition à la ponceuse pour « lustrer ». J’ai utilisé un abrasif grain 240 très fin. Les parties difficilement accessibles ont été le dessous de l’escalier. J’ai donc poncé en premier temps avec un gros grain 80 puis un grain fin 240.
Pour aller plus loin… Si vous avez le budget et l’occasion de vider la pièce dans laquelle se situe votre escalier. L’aérogommeuse est une bonne alternative. Surtout si vous souhaitez un escalier entièrement en bois ! L’aérogommeuse est plus douce que la sableuse, surtout les abrasifs utilisés sont naturels et biodégradables. L’inconvénient c’est que l’abrasif va se loger partout dans la pièce. Il faut se protéger avec la combinaison adéquate et fermer votre pièce. Vous pouvez louer tout le matériel ou aussi trouver un professionnel proche de chez vous pour le faire réaliser. C’est un travail très physique !
# LA PEINTURE
Je vous conseille de toujours appliquer une sous-couche avant la peinture couleur. Il existe des sous-couches incolores qui peuvent être idéales si vous souhaitez créer un effet patiné. Le blanc est plus répandu car il permet de rendre la surface à peindre plus opaque avec un rendu couleur plus profond en un minimum de couche.
S’agissant d’un bois tannique, j’ai utilisé une sous-couche « anti-tanin » qui va bloquer les remontées. Elle peut être utile aussi si des tâches ou un vernis, une cire sont persistants. J’ai laissé séché le temps indiqué sur mon pot, il s’agissait du Libéron. Que je ne conseille pas ! Elle n’est pas en phase aqueuse (eau) mais avec solvants. Application plus difficile et nettoyage des outils aussi plus compliqué. Je vous prépare un article à ce sujet.
Pour la peinture couleur j’ai choisi un blanc chez Pure & Paint, en finition velouté qui est lessivable. Je vous invite à consulter mon article sur les finitions de peinture, et vous verrez que chaque finition (mat/velouté/satiné) a ses propriétés bien à elle ! Il m’a fallu au moins 3 couches pour que le rendu soit vraiment bien couvrant.
# LA PROTECTION
Que ce soit pour la peinture ou les parties en bois brut, il faut bien penser à protéger son escalier. C’est un lieu de passage au quotidien, il en est plus fragile.
Pour le bois : j’ai d’abord choisi l’huile de lin. Je voulais utiliser quelque chose de naturel pour protéger mon escalier. Cela peut vous convenir si cela ne vous dérange pas que le bois fonce. Et surtout s’il y a peu de risque qu’il soit tâché. Dans notre cas cela ne nous a pas convenu car le bois était trop foncé à mon goût et surtout grâce à nos animaux nous avons pu voir que l’huile n’est pas imperméable.
J’ai donc attendu quelques mois pour que l’huile s’estompe (oui, il faudra renouveler l’application pour l’entretenir). Pour ensuite faire un passage de ponceuse grain fin. À la place j’applique un vitrificateur mat incolore Les Frères Nordins plus résistant et d’où son nom, il ne fonce pas le bois !
Pour la peinture : vous n’êtes pas obligé d’appliquer une protection si vous avez déjà choisi une peinture veloutée ou satinée. Mais pour les escaliers, je vous recommande d’utiliser un vernis car encore une fois les passages sont fréquents et cela facilite l’entretien. J’utilise le vernis mat incolore ID.
AVANT
APRÈS
Si vous avez besoin de plus de conseil je propose une séance conseil « bourgeon » juste ici.
Je vous souhaite de belles réalisations,
Justine